Raymonde,
Aujourd’hui on ne s’y fait pas.
Dans la vie, il y a un temps pour tout, et finalement le temps est venu pour toi de te retirer avec ton calme, ta douceur et ta délicatesse.
Vieillir n’a jamais été ton fort. Tu nous as quittés discrètement, mais bien trop rapidement.
Pour nous, c’est le temps de pleurer.
Ta beauté, réhaussée par une grande réserve, nous a appris à apprécier une forme de proximité, au point de nous sentir autorisés à t’appeler par ton prénom, comme si nous faisions partie de ta famille.
En ces instants de recueillement, c’est avec beaucoup d’émotions, mais aussi de gratitude que nous évoquons ta vie de femme exceptionnelle.
Raymonde, tu étais d’abord une femme conviviale toujours tournée vers les autres. Une présence chaleureuse, une énergie communicative et ce sourire, constant, sincère qui mettait à l’aise, qui rassemblait.
Aux côtés de Serge, tu as œuvré pendant de longues années au centre de loisirs et dans les centres de vacances. Ensemble, vous avez accompagné des générations de jeunes, offrant plus que des séjours, des souvenirs, des repères, une éducation à la vie et à la solidarité. Le dévouement en faveur de la jeunesse a été le fil rouge de ton engagement.
Raymonde, tu étais aussi une femme de convictions.
Conseillère municipale pendant 37 ans, de 1977 à 2014.
Membre de plus de 50 commissions ou de délégations, tu as servi Saint-Cyr avec constance, discrétion et efficacité.
Tu n’occupais pas une fonction, tu remplissais une mission. Et c’est tout naturellement que Monsieur le Maire t’a décerné la médaille d’or de la commune, en reconnaissance de ton engagement fidèle et profond.
En septembre 2005, une salle de gymnastique et de danse porte ton nom. Quel bel hommage pour toi Raymonde, femme sportive, qui croyait en la force du mouvement, du collectif, du bien être pour tous…
Ton combat était toujours le même, celui de la liberté.
Tu avais le cœur ouvert et rejetais tout embrigadement. Les morales immuables te répugnaient. Tu dénonçais les peurs, les lâchetés, les raisonnements simplistes et l’empressement des justiciers hâtifs.
Tu regardais l’avenir avec confiance sans ignorer le passé.
Tu as toujours fait preuve de force dans les moments de doute, incarnant l’amitié avec un grand A.
Tes yeux, posés sur ton visage lumineux, et ton caractère bien trempé forment la trame de cet amour qui t’a permis de surmonter toutes les épreuves. Chacun a pu constater à quel point ton regard, si extraordinaire, s’indignait rapidement face à l’injustice.
Tu pénètres maintenant dans le panthéon des personnages qui ont marqué la vie de Saint-Cyr.
Raymonde, tu étais une mère aimante, attentive, présente. Tu as transmis toutes tes valeurs à Marianne, à Francis et à tous tes petits enfants.
Aujourd’hui, nous ressentons un grand vide. Mais ce vide est habité par les souvenirs, par les sourires partagés, par l’inspiration que tu continues à insuffler.
Tu ne disparais pas vraiment. Tu restes présente dans nos cœurs, dans les lieux que tu as animés, dans les engagements que tu as portés.
Merci Raymonde. Pour tout ce que tu as donné, pour tout ce que tu as été.
Ce n’est qu’un au revoir. Un jour ou l’autre, nous nous reverrons.