Cher Pascal,
C'est l’heure de te dire au revoir car tu pars pour un grand voyage. On est là tous et toutes pour t’accompagner. Ta petite femme Penny, qui a été là pour toi toutes ces années, pour le meilleur et pour le pire. Elle a été si courageuse tu sais, mais bien sûr que tu le sais, et elle l'est encore. Autant que toi pour affronter la douleur. Cette fichue douleur que vous connaissez si bien tous les deux. Elle est loin de toi désormais, ton corps ne souffre plus. Je sais que tu n’étais pas croyant et même si ce n’est pas très clair pour moi, il me plaît de penser que ton âme est légère, et que là en ce moment peut être que tu débats politique avec des gauchos ? Ou bien que tu voles vers un pays lointain histoire de découvrir le monde ? Tu n’en as pas eu trop et l’occasion. La dernière fois que je t’ai vu avec Mouloud tu as pu lui dire sue tu aurais aimé visiter l’Algérie avec lui.. On aurait adoré le faire avec toi et Penny.. Mais tu as fait tellement de voyages dans des découvertes, tu épluchais l’information avec minutie qu’il s’agisse de politique, de climat ou bien de santé, comme ton fichu cancer. Tu nous as toujours épaté sur tes connaissances fines. Toujours ce goût de creuser, approfondir. Et ce caractère discret, pas le moins du monde prétentieux. Tu avais de nombreux dons : un sacré bricoleur ! On t’a mis à contribution de nombreuses fois, cher ancien voisin et ami ! Et ton coup de pinceau, quel talent. Tu aurais pu exposer mais tu es toujours resté discret. Ce bonheur que tu nous as fait en nous offrant ce magnifique tableau, quelle belle surprise ! Il est là dans notre salon et il ne le quittera pas. Tu es un peu avec nous finalement tous les jours, même sans ce tableau d’ailleurs. Je me souviens quand on en était aux prémisses de notre amitié entre voisins et que vous m’avez vu partir depuis votre balcon en robe de mariée. Et puis quelques temps plus tard ce fut vous qu’on a admiré en futurs mariés.
Et quand on s’est mieux connu et qu’on plaisantait de balcon à balcon avec notre petite princesse qui a grandi à vos côtés, puis quand elle sonnait presque tous les soirs à votre porte. Vous l’avez vu grandir. Tu l’as vue grandir mon Pascal. Emma est bien triste de ne plus pouvoir te voir mon Pascal et que tu ne la vois plus grandir, mais tu la verras de là haut. Tu auras peut être un peu de temps pour veiller sur elle ? , en plus de veiller sur ta femme, tes enfants et petits enfants. Une jolie famille avec ces aléas comme toutes les familles.
Je vais m’arrêter là parce que je pourrais écrire et écrire encore. On t’aime fort tous les 3. On est fiers et heureux d’avoir fait partie de tes amis. Il me reste un sentiment de trop peu forcément, mais il faut savoir profiter des bons moments et on en a eu plein, des coups de gueule contre des injustices, de bons fous rires aussi.
Alors profite là haut ! Ne t’inquiète pas trop pour nous, et fais nous signe de temps en temps si tu le peux.
On te souhaite un merveilleux voyage Pascal, on t’aime fort et t’embrasse où que tu sois.
Sophie