Mon Laurent, Mon Bello,
Par où commencer ? Presque 30ans, ça a commencé comment ?
Lorsque l’on s’est rencontré au Lycée, pour moi tu étais, celui écoutait du hard rock et qui savait déchicaner un pot de détente d’un 103 SP(2), celui qui maitrisait la gamelle au baby foot du mouchoir vert, celui qui était tombé dans les pommes à la première dissection d’une grenouille, celui qui m’avait vendu 5 jeux pour mon amstrad 6128, au prix modique de 50 F si je lui fournissais la disquette. (j’ai appris plus tard que l’opération te prenait environ 30 secondes sur son PC). Bref, en bon breton, tu savais cultiver un personnage plutôt taciturne et antisocial comme le hurlait Trust
On était donc a priori assez opposés,.. et pourtant, s’est tissée entre nous une indétricotable amitié, comme seule l’adolescence sait les sceller. Arrimés aux tables du fond des classes avec Arnaud, nous avons constitué un improbable équipage qui a d’abord traversé les heures molles des cours en dilettantes oisifs, laissant dubitatif le corps professoral quant à notre sort, puis nous avons parcouru la légèreté des années étudiantes toujours prêts et ouverts à toutes les bordées, les soirées, les « sur un malentendus », et puis nous avons traversé les bars, les nuits, les semaines et les années, laissant parfois le hasard de la vie décider de notre prochaine rencontre, pour à chaque fois en nous retrouvant, redécouvrir intacte cette amitié qui nous liait, quelles que soient les intermittences de nos rencontres.
Alors puisque, c’est la fin, puisque ce drôle de moment est arrivé, juste te dire merci mon bello.
Merci d’avoir été mon, (notre), joyeux compagnon
Merci pour ton humour noir, trash, cynique
Merci pour ta gourmandise des situations absurdes et décalées,
Merci pour ton art de l’esquive, de la glande, du « le moins possible »
Merci pour intransigeance et ton détecteur impitoyable de la connerie humaine, que tu caricaturais avec délice
Merci pour Saint Malo, Rennes, Rome, Paris, Tours.
Merci de nous avoir fait partager tes moments de vie, de nous avoir choisi comme témoins à to mariage
Merci d’avoir été le gardien farouche de notre intangible trésor commun de souvenirs, et références et de blagues rien qu’à nous, que désormais tu emportes :
· tous les warriors et leur fête qui va commencer,
· tous les « Roger. on va piloter aux instruments »,
· toutes les centrifugée de Miss Fouré,
· tous les mushrooms de Florence,
· tous les baby foots de mauvaise foie
· tous les colombo gouzifs aux gouts et couleurs supectes,
· tous les fils du vent »,
· tous les restaurants des ferry de portsmouth
· tous les whiskies coke à 8 franc de Londres,
· tous les bombita,
· tous les daniel darc,
· tous les « j’comprends pas »,
Et forcément, merci pour toutes les soirées, fêtes, bordées, fiesta, qui s’étiraient au-delà du raisonnable
Oui, merci d’avoir été le champion hors catégorie des soirées, infatigable, excessif, celui qui accélérait dans les côtes, celui qui ne savait pas se coucher, celui qui finissais toujours par nous coucher…
Merci finalement pour ta fidélité et ton amitié indéfectible, sans faille, sans réserve, précieuse, et éternelle.
Alors, comment ça finit notre histoire ? Je te propose simplement comme beaucoup d’autres :
« Bon, dis moi Laurent,… Y’a l’patron qui dit que ça va fermer. Qu’est qu’on fait ? On en remet une et on y va ? Allez, la dernière est pour moi. «
Ciao mon bello !