Christian COUTARD

Christian,
Les mots peinent à exprimer le vide que ton départ laisse et la grande nostalgie qui envahit chacun d’entre nous aujourd’hui.
Né un début d’été 1945 à Azay-le Rideau, à l’aube d’un monde libéré.
Enfant de l’espérance, tu as été bercé par le souffle fragile d’un lendemain apaisé.
Bien fragile, puisque très jeune l’ombre de l’absence paternelle t’enveloppait déjà, laissant ton cœur orphelin d’un amour à peine effleuré.
Mais la vie est aussi douce et les nouvelles amours de ta maman t’auront permis de t’épanouir un temps au sein d’une famille agrandie avec le soutien de Marcel et de ses filles, notamment Eliane qui t’aura assuré de son épaule.
Elevé au sein d’une famille de commerçants, tu es devenu très vite autonome et tu as fait montre de beaucoup d’ambitions et de courage en t’engageant dans tes études de médecine.
Anesthésiste interne aux Hôpitaux de Paris, c’est ici que tu as rencontré Dominique, maman de tes deux filles Florence et Anne-Céline.
Ensemble vous avez préféré au tumulte parisien un cadre de vie plus paisible entre le Cher et la Loire, cet entre deux rives d’où tu venais. Ici tu t’es installé en tant que médecin pour la ville de Montlouis, tout d’abord dans un cabinet rue Courtemanche pour finalement créer un nouveau cabinet dans le quartier des Ralluères.
Au plus près des tiens, tu as exercé ton métier avec dévouement, sans jamais compter tes heures et en proximité immédiate de ta mère et de ta grand-mère sur qui tu as su veiller jusqu’au bout,
Et bien sûr de tes enfants pour qui tu auras été un père à la fois exigeant, complice et bienveillant ; et avec qui tu as très vite partagé tes envies d’ailleurs et de voyage et qui ont hérité des valeurs que tu as bien voulu leur transmettre.
Ils sont nombreux les amis et proches avec qui tu aimais découvrir le monde, ou profiter d’un dîner que tu prenais beaucoup de soin à concocter et animer.
Ils sont nombreux les moments de spontanéité, pendant lesquels enfants, adolescents, jeunes se sont sentis accueillis et considérés, dans ton foyer ; autour d’un café impromptu, d’une pizza ou d’un plat de pâtes improvisé, tous aimaient prolonger le plaisir d’être ensemble. Tous aimaient grandir dans tes yeux lors de nos discussions.
Ils étaient nombreux aussi tes talents cachés : peintre, couturier, musicien, cuisinier… Ta curiosité et ton goût du partage te mettaient toujours à l’honneur.
Amoureux invétéré du Maghreb, tu as choisi de t’y installer il y a déjà 20 ans. Là bas, le jasmin est enivrant et le soleil cuivré. Là-bas la mer est chaude comme le cœur des tunisiens, auprès de qui tu t’es toujours senti chez toi. Là-bas : d’autres rencontres, d’autres partages, d’autres amis et d’autres dîners. Là bas, la quiétude de ton jardin entouré de tes tortues et de tes chats.
Là-bas forcément, le plaisir d’accueillir tes enfants et tes deux petits fils Arthur et Martin qui te rendaient si fier.
Il y a tout juste un an, au détour d’un examen, la maladie s’est annoncée. Tu as choisi d’y opposer ta résilience et ton courage aidé de tes deux filles. Mais très vite elle a frappé plus fort.
Tes enfants ont pu t’accompagner jusqu’au bout de ton dernier voyage, dans la dignité, l’intimité et la vérité, et entourés de la bienveillance et du professionnalisme de l’équipe médicale.
Pour terminer ce bref témoignage, et parce que cette chanson de Dalida semblait résonner en toi :
« Malgré les faux pas et les faux plis de la vie : tu l’as portée à ta manière Même sous la pluie des mauvais jours tu as suivi la ligne d’amour à ta manière » Christian, à nous de te dire aujourd’hui au revoir…
A notre manière…
Repose en paix.

Moment de bonheur !

Papa tu vas nous manquer ❤️